BF 2021 – 130 ans de l’arrivée de Paul Gauguin en Polynésie

130 ans de l’arrivée de Paul Gauguin à Tahiti

Eugène Henri Paul Gauguin, est né le 7 juin 1848 à Paris et décéda le 8 mai 1903, à Hiva Oa, aux îles Marquises.

Il est considéré aujourd’hui comme l’un des grands peintres français, précurseurs de l’art moderne. Son image restera à tout jamais rattachée à la Polynésie et aux iles Marquises où il repose désormais, rejoint 75 ans plus tard par Jacques Brel.

Gauguin écrivit, un an avant son départ pour Tahiti :  » Là à Tahiti je pourrai, au silence des belles nuits tropicales, écouter la douce musique murmurante des mouvements de mon cœur en harmonie amoureuse avec les êtres mystérieux de mon entourage. Libre enfin, sans souci d’argent, et pourrai aimer, chanter et mourir.  »

Mais à son arrivée en 1891, il avoua être « désillusionné » face à une société polynésienne dominée par le colonialisme français et confrontée à la disparition de sa culture et de ses traditions.

Deux ans plus tard, Gauguin demande son rapatriement en métropole. Mais face à l’accueil fait par la critique parisienne à ses expositions et à une série d’échecs, il décide finalement en 1895 de revenir à Tahiti.

En 1899, il quitte son emploi au bureau des Travaux publics et s’installe avec sa nouvelle compagne Pahura en bord de mer à Punaauia, non loin de l’école publique 2+2 = 4.

Gauguin peint la même année « Trois tahitiens » (sujet de l’émission philatélique). Sur un fond coloré et vif, ces trois modèles de trois quarts, expriment la puissance émanant de leurs corps dévêtus. Deux femmes aux regards énigmatiques sont de part et d’autre d’un jeune homme vu de dos, qui sert de pivot à l’œuvre. Le tableau semble suggérer un choix offert, peut être entre la vie civilisée, représentée par la jeune femme tentatrice et apprêtée sur la gauche, avec ses cheveux ornés de fleurs, sa robe plus étudiée, et la simplicité de la vie « sauvage » et primitive, incarnée par la jeune femme dénudée face au spectateur, portant des fleurs fraîches et lumineuses. Le profil du jeune homme, qui semble avoir fait son choix, exprime cependant la tension – la culpabilité ? – liée à une telle décision.

Gauguin n’aura de cesse de rechercher la  » nature sauvage  » de nos iles et le caractère « primitif  » de son mode de vie.

En 1901, Gauguin quitte Tahiti pour les Iles Marquises et s’installe avec la très jeune Vaeoho dans son atelier, qu’il baptise par provocation, la « Maison du jouir ». L’artiste controversé, rongé par la maladie, succomba d’une attaque cardiaque.

Gauguin écrira « Ce que je désire c’est un coin de moi-même encore inconnu ». Sa vie aura été une recherche perpétuelle vers un ailleurs tant artistique que géographique, gageons qu’il aura trouvé ici, sa dernière escale.

Fare Rata, la Poste de Polynésie française vous souhaite de redécouvrir l’œuvre de cet artiste, qui a foulé nos rivages il y a 130 ans.

Texte écrit en collaboration avec Vaiana GIRAUD

 

130 years since the arrival of Paul Gauguin in Tahiti

Eugène Henri Paul Gauguin, was born on 7 June 1848 in Paris and died on 8 May 1903 in Hiva Oa, on the Marquisas Islands.
Today he is considered one of the great French painters, precursors of modern art. His image will remain forever attached to Polynesia and the Marquesas Islands where he now rests, joined 75 years later by Jacques Brel.
One year before his departure for Tahiti, Gauguin wrote: « There in Tahiti I will be able, in the silence of the beautiful tropical nights, to listen to the sweet music of the movements of my heart in loving harmony with the mysterious beings of my entourage. Free at last, without concern for money, and could love, sing and die.

But when he arrived in 1891, he admitted to being “disillusioned” with a Polynesian society dominated by French colonialism and confronted with the disappearance of its culture and traditions.
Two years later, Gauguin asked for his repatriation to France. But faced with the reception made by the Parisian critic at his exhibitions and a serie of failures, he finally decided in 1895 to return to Tahiti.
In 1899, he quit his job at the Public Works office and moved with his new partner Pahura to the seaside in Punaauia, not far from the public school 2+2 = 4.

Gauguin painted the same year «Trois tahitiens» (subject of the philatelic issue). On a colourful and lively background, these three models of three quarters, express the power emanating from their undressed bodies. Two women with enigmatic looks are on both sides of a young man seen from the back, who serves as a pivot for the work. The painting seems to suggest a choice offered, perhaps between civilized life, represented by the tempting young woman and well-dressed on the left, with her hair adorned with flowers, her dress more sytlish, and on the right, the simplicity of the «wild» life and primitive, embodied by the naked young woman in front of the spectator, carrying fresh and luminous flowers. However, the young man’s profile, which seems to have made his choice, expresses the tension – the guilt ? – linked to such a decision.
Gauguin will never cease to seek the « wilderness » of our islands and the « primitive » character of his way of life.

In 1901, Gauguin left Tahiti for the Marquesas Islands and settled with the very young Vaeoho in his studio, which he baptized by provocation, the «House of enjoyment». The controversial artist, plagued by illness, succumbed to a heart attack.
Gauguin will write “What I desire is a corner of myself still unknown”. His life has been a perpetual search for an elsewhere both artistic and geographical, let us bet that he had found on our country, his last stopover.
Fare Rata, French Polynesia Post Office wishes you to rediscover the work of this artist, who walked our shores 130 years ago.

written in collaboration with Vaiana GIRAUD