Les polynésiens communiquant de manière orale, le transport et la délivrance de courriers n’existaient pas avant l’arrivée des premiers européens. A partir de la fin du 18° siècle, ces derniers, notamment depuis l’arrivée des premiers missionnaires anglais, devaient confier leurs lettres aux capitaines des navires qui faisaient escale dans les différents ports du pacifique avant de rejoindre l’Europe. Cette escale n’étant qu’occasionnelle, le courrier pouvait mettre de six à huit mois pour être acheminé entre Tahiti et l’Europe.
De la même manière qu’en Europe, le port se payait alors surtout à l’arrivée, à des tarifs souvent exorbitants. Les lettres entrantes et sortantes du territoire étaient appelées « lettres missionnaires ».
Le 13 novembre 1859, Napoléon III signe un décret créant le service postal entre Tahiti et le reste du monde. C’est en 1876 que les colonies françaises peuvent adhérer à l’Union Postale universelle.
Le 1er janvier 1860, le premier Receveur des Postes, M. Mieville, est officiellement désigné et les règlements concernant l’expédition et la réception du courrier sont promulgués. Cette date du ler janvier 1860, marque ainsi le point de départ de l’organisation du service Postal à Tahiti.
Le premier bureau de poste ne fut construit qu’en 1875. Située sur le front de mer de Papeete, en face du quai d’honneur, c’était une maison en bois avec un toit pointu et une véranda, qui fut souvent remaniée et même déplacée sur des rails en 1902. La distribution postale était assurée à Tahiti par les ” mutoi ” (policiers municipaux), et le courrier acheminé dans les Archipels par les goélettes à voile.
C’est en octobre 1862, que les premiers timbres de type aigle expédiés par la poste métropolitaine sont vendus à Tahiti. Il faudra attendre 1913 pour voir apparaitre les premiers timbres typiquement polynésiens (poste et taxe).
Les principaux progrès enregistrés en matière postale au cours de la fin du 19éme siècle et du début du 20éme concernent principalement l’acheminement du courrier maritime et furent rendus possibles par l’établissement de lignes régulières assurées par des voiliers et des vapeurs, puis par des paquebots.
A partir de 1861, le courrier fut acheminé vers l’Europe par l’Amérique du Sud, Valparaiso (Chili) à l’aller et Payta (Pérou) au retour.
Ce voyage durait en moyenne 2 à 3 mois. La voie utilisée à partir de 1869, fut Tahiti – San Francisco – New York – Le Havre, qui empruntait la liaison ferroviaire transcontinentale. Des liaisons mensuelles furent alors établies entre Papeete et San Francisco. En 1910, une liaison mensuelle fut établie par la societe Union Company entre la Nouvelle-Zélande, Tahiti et San Francisco.
En 1914, à la suite de l’ouverture du canal de Panama, les paquebots de la Compagnie des “Messageries Maritimes” assurèrent, en 45 jours de traversée en moyenne, des liaisons directes entre Tahiti et la France. Bien que bénéficiant encore de certaines améliorations, cette organisation demeura sensiblement identique jusqu’au lendemain de la seconde guerre mondiale qui fut le début d’une nouvelle ère dans les échanges entre Tahiti et le reste du monde, celle des transports aériens.
Parallèlement, le nombre de bureaux de poste desservis commença à prendre de l’importance, passant de 7 à 11 entre 1900 et 1920, dont 8 dans les Archipels.
Le premier bâtiment ayant été endommagé lors du bombardement de la ville en 1914, le bureau de poste de Papeete fonctionna dans un local provisoire jusqu’en 1920. Le nouvel “Hôtel des Postes”, beaucoup plus spacieux, construit en bois sur un soubassement de pierre, possédait un perron flanqué de deux réverbères, style moderne oblige.
Situé sur le front de mer, à l’angle de l’allée Pomare, à l’emplacement actuel de la Recette Principale de Papeete, il fut utilisé jusqu’en 1958.
Ces 38 ans furent marqués par l’apparition du courrier aérien, tant dans les relations extérieures qu’intérieures au Territoire, favorisée par l’existence de la piste de Bora Bora construite par les américains durant la guerre la création de compagnies aériennes locales et surtout par le développement des télécommunications.
Le 28 octobre 1947 eut lieu l’inauguration d’un service aérien régulier entre la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, par Fidji, les Samoa et les Cook, assuré par des hydravions Catalina de la T.R.A.P.A.S. (les Transport Aériens du Pacifique Sud).
Les avions de cette compagnie ayant été détruits lors d’un cyclone à Nouméa, les vols furent suspendus en 1950. En 1951, la compagnie locale ” Air Tahiti ” exploita la ligne entre les Cook et Papeete à partir de décembre 1951, la T.E.A.L (les Transports Aériens du Pacifique Sud) assura un service régulier entre Auckland et Papeete, sa fréquence étant d’abord mensuelle, puis bimensuelle à partir de juin 1952, pour devenir hebdomadaire en septembre 1959.
En mars et avril 1950, Air France avait effectué un vol expérimental Paris-Saigon-Nouméa-Bora Bora, la liaison avec Papeete étant réalisée par hydravion. Du fait des problèmes techniques et logistiques rencontrés, cette ligne ne fut inaugurée effectivement qu’en décembre 1958, par la T.A.I. compagnie des “Transports Aériens Intercontinentaux”, qui, après sa fusion avec l’U.A.T., forma U.T.A.
Le transfert de Bora Bora était assuré par les hydravions de la “Régie Aérienne Interinsulaire “.
Lancés en décembre 1958, les travaux de construction de la piste de l’aéroport de Tahiti Faa’a furent suffisamment avancés pour qu’elle puisse être utilisée le 6 mai 1960 pour l’inauguration du vol directe Paris-Los Angeles-Honolulu-Papeete, cette ligne ” Tour du Monde ” unissant les services d’Air France et de la T.A.I. le 1er mai 1961, l’aéroport de Tahiti-Faa’a fut officiellement ouvert aux jets et le 7 juin 1963, la T.A.I. effectua le premier vol Tahiti-Paris avec une seule escale à Los Angeles.
Les progrès enregistrés en matière d’aéronautique civile et le développement touristique de la Polynésie Française ont permis la mise en place de nouvelles lignes régulières, assurant ainsi à Tahiti une desserte postal aérienne tout à fait satisfaisante. Le développement des liaisons interinsulaires assurées par les compagnies aériennes locales Air Tahiti à partir de 1950, puis par la ” Régie Aérienne Interinsulaire “, créée en juillet 1953 et qui devint le réseau aérien interinsulaire, permit naturellement d’acheminer le courrier dans toutes les îles desservies.
Par ailleurs, le réseau postal se vit compléter par 29 nouveaux bureau et bureaux secondaires.
Le début des télécommunications.
Réalisé avant la guerre 14- 18 par M. Muth, commerçant d’origine allemande apparenté à la famille Martin, le premier réseau téléphonique a été repris et développé par la Société “Electricité et Téléphone de Tahiti”, fondée par M. Emile Martin, qui l’a exploité jusqu’au 4 décembre 1930, date de sa cession à la ” Colonie des Etablissements Français d’Océanie “.
A cette époque, deux meubles standards permettaient de desservir un réseau comprenant 210 postes, dont 28 dans les districts. Ce n’est qu’à partir de 1947, que ce réseau commence à s’étoffer, grâce en partie à du matériel récupéré sur la base aérienne de Bora Bora au départ des américains.
Entre 1950 et 1955, 15 centraux manuels de petite capacité (10 à 100 directions) sont installés. Exploités en majorité par des commerçants et reliés entre eux par des circuits omnibus, ils permettent de desservir tous les districts de Tahiti. De 1950 à 1960, le nombre des abonnés passe de 459 à 830. Des liaisons radiotélégraphiques interinsulaires étaient assurées depuis 1930, par le service radioélectrique, installé à Mahina, avec les stations de Moorea, Raiatea, Atuona, Bora Bora, Taiohae, Rurutu, Rikitea et la station privée de Rikitea. Les stations de Mahina, Raiatea et Atuona assuraient également les fonctions de stations côtières.
Ce réseau de stations a été étendu par la suite et comptait en 1960, une station principale située à Papeete, 15 stations primaires et 23 stations secondaires. La première liaison radiotélégraphique avec la Métropole a été réalisée le 29 décembre 1915. Entre les deux guerres mondiales 5 des liaisons radiotélégraphiques avec la Métropole et la Nouvelle-Calédonie étaient en service.
Le 6 décembre 1950, la première liaison radiotéléphonique extérieure Papeete Nouméa est mise en exploitation, une vacation de 45 minutes par semaine réservée aux communications de service.
Cette liaison sera ouverte à la correspondance publique à compter du 1er avril 1952, à raison d’une heure par jour en semaine. La liaison radiotéléphonique Papeete-Paris, avec transit par le centre R.G.R. de Fort de France a été inaugurée le 10 octobre 1960 Les vacations étaient de 45 minutes tous les jours, samedi et dimanche exceptés.
En 1961, ce service est étendu aux relations avec les pays d’Europe, puis avec les pays africains et d’Asie dont le transit pouvait être effectué par Paris. Celle entre Papeete et les Etats-Unis a été ouverte le 23 décembre 1960. Assurée chaque jour ouvrable pendant une heure, elle permettait également d’atteindre outre les abonnés des U.S.A., ceux du Canada, du Mexique, de Cuba, de Porto Rico et des Iles Vierges, grâce au centre de la compagnie A.T.T. Ces liaisons radio extérieures au Territoire étaient assurées par le Centre du R.G.R. de la Direction des Transmissions du Réseau International relevant du Ministère métropolitain des P.T.T.
Afin de faire face, développement des services, il a été décidé de procédé à la construction d’un nouvel “Hôtel des Postes” devant abriter la Recette Principale de Papeete, les colis postaux et les services administratifs de l’Office des Postes et Télécommunications qui vient d’être constitué en 1957. Durant les travaux, l’ensemble des services a été regroupé dans le bâtiment des services techniques, construit en 1957 sur le même terrain, mais du côté de l’Assemblée Territoriale, pour accueillir les services des télécommunications.
L’inauguration du nouvel Hôtel des Postes eut lieu le 9 juillet 1962. La salle du public de la Recette Principale était décorée d’une fresque de M. Mourareau. Il formait, avec le bâtiment des services des télécommunications précité, un ensemble vaste et fonctionnel, mais qui, face à l’augmentation des activités de l’Office, et plus particulièrement en matière de télécommunications, s’avéra rapidement insuffisant.
La densification du réseau de bureaux de poste s’est poursuivie, le nombre de bureaux et bureaux secondaires passant de 40 en 1959 à 81 en 1979, du fait principalement de l’ouverture de plus de 30 bureaux secondaires dans les Archipels des Marquises et des Tuamotu. Par ailleurs, les services offerts à la clientèle ont été complétés par ceux des chèques postaux à partir du ler janvier 1964. Le fonctionnement du Centre des Chèques Postaux a été informatisé en 1979.
Le développement des liaisons interinsulaires assurées par les compagnies aériennes locales Air Tahiti à partir de 1950, puis par la ” Régie Aérienne Interinsulaire “, créée en juillet 1953 et qui devint le réseau aérien interinsulaire, permit naturellement d’acheminer le courrier dans toutes les îles desservies. Par ailleurs, le réseau postal se vit compléter par 29 nouveaux bureau et bureaux secondaires.
En 1969, l’automatisation du réseau téléphonique de Tahiti de la zone du ” Grand Papeete “, de Mahina à Punaauia, a été finalement réalisée. Trois centraux sont mis en service, avec Papeete pour 3 500 lignes desservant Papeete, Faa’a, Pirae et Arue, 500 lignes sur Punaauia et 350 lignes sur Mahina.
Le nombre des abonnés passe de 830 en 1960, à 1 860 en 1965, à 4 387 en 1972, 6 831 en 1975, 12 453 en 1983. Les liaisons radiotéléphoniques interinsulaires ont été développées à partir de 1964 par la mise en place dans les îles et atolls de postes émetteurs-récepteurs B.L.U. (Bande latérale unique) alimentés par piles.
Les liaisons internationales radiotéléphoniques furent améliorées durant toute cette période, la durée des vacations augmentée et de nouvelles liaisons ouvertes : Australie et Nouvelle-Zélande en 1963, Fidji en 1966. La mise en exploitation de la liaison par satellite entre la Martinique et la Métropole a permis de porter, à compter du 2 octobre 1972
L’inauguration, le 5 septembre 1978, de la station terrienne de Papenoo permit au Territoire de bénéficier de liaisons de télécommunications et de télévision par satellite.
En vue de permettre l’extension du central téléphonique de Papeete, l’installation de nouveaux équipements techniques, l’affectation au Centre des Chèques Postaux et aux Services administratifs de locaux fonctionnels, il a été décidé de procéder à la construction d’un immeuble entre la Recette Principale et le Central Téléphonique, ces deux anciens corps de bâtiment étant remodelés pour s’intégrer dans un ensemble entièrement nouveau. Ce quatrième Hôtel des Postes a été inauguré le 30 avril 1980.
En 1980, le bureau de poste PAPEETE subit de nouveau des aménagements pour devenir le bureau que nous connaissons actuellement.
Grace a l’avenant de l’autonomie interne de Polynésie en 1984, l’établissement postale devient, en mars 1985, l’Office des Postes et Télécommunications sous le statut d’établissement public à caractère industriel.
La décennie 1980-1990 a été marquée par l’ouverture de 13 bureaux de poste supplémentaires, portant à 94 le nombre des bureaux, dont 50 bureaux secondaires, ce qui constitue à cette époque le réseau de contact de la population le plus dense de la Polynésie. En vue d’améliorer la qualité des services rendus à la clientèle, l’informatisation des principaux bureaux a été mise en œuvre en 1990. Un Centre de Tri Avion a, été créé en 1983 dans l’enceinte de l’aéroport de Tahiti-Faa’a, permettant ainsi un traitement plus rationnel du courrier aérien. Le service de courrier accéléré Chronopost a été mis en place dans les relations Tahiti-Métropole en 1988.
En matière de télécommunications, ces années ont principalement été marquées par la poursuite de l’automatisation des liaisons internationales, la numérisation du réseau des Iles du Vent et des Marquises, l’automatisation et la numérisation du réseau des îles Sous-le-Vent et des Marquises grâce à la création du réseau Polysat, utilisant la technique de la transmission par satellite.
Le début du nouveau siècle, voit la création en 1994 de la filiale Tikiphone, pionnière de la téléphonie mobile en Polynésie. Puis en 2000 la mise en place de la filiale TNS devenue aujourd’hui Vini TV Sat.
Le domaine Postal devient la Filiale Fare Rata. Elle est aujourd’hui composée d’un réseau postal de 84 bureaux de poste reparti sur l’ensemble des 5 archipels de Polynésie. Fare Rata assure l’acheminement de 655 tonnes de poids total de courriers et colis représentant plus 473 797 objets, sur l’année. Dans une volonté de développement en faveur de la population, Fare rata entre désormais dans l’ère du tout numérique par la création de services tel que la dématérialisation des courriers alliant l’expérience postale et les nouvelles technologies des télécommunications liées au haut débit de notre câble sous-marin Honotua. La filiale composée désormais de plus de 450 agents travaillent avec le même engagement que leurs aînés à veiller au bon déroulement de toutes les opérations postales du fenua.