Fragment de ceinture de chef – Maro’ura
Aux îles de la Société, à Ra‘iatea, Tahiti et Bora Bora, seuls les grands chefs sacrés (ari‘i nui) pouvaient revêtir les maro ‘ura. Liées au culte du dieu ‘Oro, ces ceintures de plumes rouges matérialisaient l’origine divine de leur pouvoir, les oiseaux étant considérés comme des émanations des dieux. Ponctuellement, des franges de plumes y étaient ajoutées, pour souligner un fait marquant ou lors de l’avènement d’un nouvel ari‘i. Elles servaient ainsi d’objets de mémoire aux communautés et matérialisaient la généalogie des grandes chefferies, donnant à voir leur prestige et leur ancienneté.
Extrêmement rare et précieux, chaque maro ‘ura était conservé à l’abri des regards, probablement enveloppé d’étoffe d’écorce (tapa), au sein du plus sacré des sanctuaires. Portés en de rares occasions, la population les voyait peu et parmi les premiers voyageurs européens à accoster à Tahiti au 18e siècle, seuls quelques-uns les ont décrits. Depuis la conversion au christianisme au début du 19e siècle, toutes traces des maro ‘ura avaient disparues, jusqu’à l’identification en 2016 par l’anthropologue Guillaume Alévêque au musée du quai Branly–Jacques Chirac, de ce qui semble être le seul fragment connu à ce jour – un témoignage d’une importance historique sans équivalent.
C’est un immense honneur pour Fare Rata, la Poste de Polynésie Française de vous faire découvrir cet objet ambassadeur du Fenua, issu d’une ceinture extrêmement prestigieuse, et exposé dans la nouvelle aile du Musée de Tahiti et des Îles – TE FARE IAMANAHA depuis sa réouverture en mars 2023.
Fragment of a chief’s belt – Maro’ura
In the Society Islands, Ra‘iatea, Tahiti and Bora Bora, only the great sacred chiefs (ari‘i nui) could wear the maro ‘ura. Linked to the cult of the god ‘Oro, these red feather belts materialized the divine origin of their power, birds being considered as emanations of the gods. Occasionally, feather fringes were added to them, to highlight a significant event or during the advent of a new ari‘i. They thus served as objects of memory for the communities and materialized the genealogy of the great chiefdoms, showing their prestige and their antiquity.
Extremely rare and precious, each maro ‘ura was kept out of sight, probably wrapped in bark cloth (tapa), within the most sacred of sanctuaries. Worn on rare occasions, the population rarely saw them and among the first European travelers to land in Tahiti in the 18th century, only a few described them. Since the conversion to Christianity at the beginning of the 19th century, all traces of the maro ‘ura had disappeared, until the identification in 2016 by the anthropologist Guillaume Alévêque at the musée du quai Branly–Jacques Chirac, of what seems to be the only fragment known to date – a testimony of unparalleled historical importance.
It is a great honor for Fare Rata, the Post Office of French Polynesia to introduce you to this object, ambassador of Fenua, from an extremely prestigious belt, and exhibited in the new wing of the Museum of Tahiti and the Islands – TE FARE IAMANAHA since its reopening in March 2023.
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