Costume de deuilleur / ‘Ahu heva tūpāpa’u
Te ‘ahu heva tūpāpa’u ou le costume de deuilleur est une pièce de collection ethnographique, un « Objet ambassadeur » d’exception de la culture polynésienne. Prêté par le British Museum jusqu’en 2026, il est actuellement exposé dans la nouvelle salle d’exposition du Te Fare Iamanaha – Musée de Tahiti et des Îles.
Ce costume de la période pré-européenne était porté lors des rites funéraires perpétrés à l’occasion des cérémonies de deuil d’un ari’i (chef), ari’i nui (chef suprême) ou ari’i rahi (grand chef).
Il est composé d’éléments rares et précieux dont la symbolique renvoie au mana (pouvoir) des ancêtres et des dieux primordiaux, tel que le masque en nacre (Pārae), surmonté de plumes blanches de hopētea ou phaeton à queue blanche. Plus d’un millier de lamelles de nacres finement ciselées attachées entre elles, par de fines cordes en fibres de coco, composent le plastron, suspendu à une large pièce en bois (pā’utu) ornée de cinq grosses nacres. Le tapa, étoffe battue issue du liber d’écorce d’arbre, recouvre le corps dans son entier et en plusieurs couches successives, dont la dernière est couverte de petites pièces taillées dans de la noix de coco. Le dos et les épaules sont recouverts d’une cape assemblée de façon complexe au moyen de centaines de plumes noires. Cet admirable vêtement atteint une hauteur de plus de deux mètres.
Les traditions orales polynésiennes rapportent que la cérémonie du même nom « Heva tūpāpau » se traduisait par des « lamentations pour le mort » et faisait partie du processus de renaissance de l’âme (vārua) de l’ari’i, passant ainsi du monde des Hommes « Te Ao » vers celui des dieux, des esprits, des ancêtres, le monde des Origines « Te Pō ».
Le maître de cérémonie portant le costume de deuilleur, appelé tahu’a heva tūpāpa’u, était accompagné d’un groupe de jeunes hommes appelés les nevaneva ou les inspirés, qui pouvaient être des membres de la famille et qui, exaltés et pris de frénésie mettaient en scène la phase transitoire que vivait l’âme défunte, caractérisée par le désordre et la violence, traversant le village et provoquant des heurts, voire des combats violents pouvant même entraîner la mort.
L’objectif étant de retrouver l’ordre et la paix, te hau, indiquant ainsi que le vārua du chef avait assurément quitté Te Ao et était en partance vers Te Pō ; cet accomplissement mystique était nécessaire, essentiel et déterminant dans l’équilibre harmonieux des forces spirituelles et sensibles en présence dans la société.
Fare Rata, la Poste de Polynésie française est fière de partager au travers de cette pièce de collection ethnographique polynésienne, « Objet ambassadeur », les rites cérémoniels du heva tūpāpa’u.
Mourner costume/ heva tūpāpa’u
Te ‘ahu heva tūpāu or mourner costume is an ethnographic collection piece, an exceptional «Ambassador Object» of Polynesian culture. Loaned by the British Museum until 2026, it is currently on display in the new showroom of the Te Fare Iamanaha – Museum of Tahiti and Islands.
This costume from the pre-European period was worn during funerary rites carried out during the mourning ceremonies of an arii’i (chief), ari’i nui (supreme chief) or ari’i rahi (grand chief).
It is composed of rare and precious elements whose symbolism refers to the mana (power) of ancestors and primordial gods, such as the mother-of-pearl mask (Pārae), surmounted by white feathers of hopētea or phaeton with white tail. More than a thousand strips of mother-of-pearl finely chiseled attached to each other by fine strings of coconut fibers, make up the breastplate, suspended from a large wooden piece (pā’utu) decorated with five large mother-of-pearl. Tapa, a beaten fabric from the bark of a tree, covers the whole body in successive layers, the last of which is covered with small pieces cut from coconut. The back and shoulders are covered with a cloak assembled in a complex way using hundreds of black feathers. This admirable garment reaches a height of more than two meters.
The Polynesian oral traditions report that the ceremony of the same name «Heva tūpāpau» translated into «lamentations for the dead» and was part of the process of rebirth of the soul (vārua) of the Ari’i, thus passing from the world of Men «Te Ao» towards that of the gods, spirits, ancestors, the origin world «Te Pō».
The master of ceremonies wearing the mourner’s costume, called tahu’a heva tūpāpa’u, was accompanied by a group of young men called nevaneva (or inspired ones) who could be family members and who, exalted and frenzied were staging the transient phase that lived the deceased soul, characterized by disorder and violence, crossing the village and causing clashes, even violent fights that could even lead to death.
The objective being to find order and peace, te hau, thus indicating that the vārua of the chief had certainly left Te Ao and was leaving towards Te Pō; this mystical accomplishment was necessary, essential and decisive in the harmonious balance of the spiritual and sensitive forces present in society.
Fare Rata, the French Polynesian Post Office is proud to share through this piece of Polynesian ethnographic collection, «Ambassador Object», the ceremonial rites of the heva tūpāpa’u.
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